Les Canadiennes et les Canadiens à faible revenu sont souvent moins susceptibles de subir les tests de dépistage du cancer et de recevoir les traitements qui pourraient potentiellement leur sauver la vie
Analyse des disparités dans la lutte contre le cancer – un récit rempli de lacunes, de possibilités et de quelques réussites
13 février 2014
TORONTO — Un nouveau rapport thématique spécial sur le rendement du système publié aujourd’hui, intitulé Analyse des disparités dans la lutte contre le cancer, fait la lumière sur les disparités potentiellement importantes dans les soins contre le cancer que reçoivent les Canadiennes et les Canadiens selon le revenu, l’endroit où ils vivent et le fait qu’ils soient de nouveaux immigrants ou qu’ils soient nés au Canada. Commandé par le Partenariat canadien contre le cancer, ce rapport montre que les résidents des quartiers urbains les plus pauvres ont moins de chances de survivre à un cancer que les résidents des quartiers urbains les plus riches, et que cette situation pourrait être liée à des inégalités dans l’accès aux services de diagnostic et de traitement.
Ce nouveau rapport montre que la probabilité que les résidents des milieux urbains les plus aisés survivent à un cancer cinq ans après le diagnostic est de 73 % (comparativement aux autres personnes du même âge, de même sexe et de même niveau de revenu dans la population générale), comparativement à 61 % pour les résidents des quartiers urbains les plus pauvres.
« La cause sous-jacente des disparités pour certains cancers, notamment le cancer colorectal, dans les communautés nordiques éloignées est multifactorielle. Cependant, les inégalités relatives aux déterminants sociaux et aux facteurs de risque liés au mode de vie seraient l’élément moteur de ces différences importantes, a affirmé Dre Kami Kandola, sous-administratrice en chef de la santé publique pour le gouvernement des Territoires-du-Nord-Ouest. Ce nouveau rapport peut être utile pour les autorités puisqu’il met en évidence des disparités existantes selon le revenu, le statut d’immigrant et la géographie. Nous avons désormais un point de référence national pour comparer les indicateurs du cancer sur le plan de l’équité en matière de santé. Cela permettra d’allouer les ressources de façon appropriée et d’accorder la priorité des interventions aux endroits où les besoins sont les plus grands. Félicitations au Partenariat canadien contre le cancer d’avoir mis cette situation à l’avant-plan. »
Des études antérieures ont permis d’établir qu’en raison d’un taux accru de tabagisme et d’obésité, la population canadienne à faible revenu et des milieux ruraux court un risque accru de développer certains cancers et d’en mourir. Toutefois, les différences de survie ont tendance à refléter des différences dans le diagnostic et le traitement plutôt que des différences dans le risque de développer le cancer. Dans ce contexte, le rapport révèle pour la première fois à l’échelle pancanadienne que les habitants des communautés à faible revenu et des régions rurales et éloignées n’ont peut-être pas accès aux meilleurs soins contre le cancer comparativement à leurs voisins plus riches des milieux urbains. Par exemple, bien que la détection précoce du cancer puisse souvent offrir une meilleure chance de survivre à cette maladie, les résultats du rapport indiquent que les membres des ménages canadiens à faible revenu sont moins susceptibles de rapporter avoir subi un test de dépistage du cancer que les membres des ménages à revenu élevé. Les taux de dépistage pour la population canadienne de faible revenu par rapport à la population de revenu élevé sont respectivement de 61 % contre 77 % pour le cancer du sein, de 25 % contre 38 % pour le cancer colorectal et de 72 % contre 88 % pour le cancer du col de l’utérus.
Le rapport fournit des indicateurs qui montrent que dans l’ensemble du continuum de diagnostic et de traitement, à partir du dépistage et de la détection précoce jusqu’à la radiothérapie, à la chirurgie et à l’inscription à des essais cliniques, donc à toutes les étapes du processus de soins anticancéreux, les segments de la population canadienne ayant les revenus les moins élevés et habitant dans les régions rurales semblent perdre du terrain.
« Les résultats du rapport confirment qu’il existe des inégalités dans les résultats liés au cancer de la population canadienne et les soins anticancéreux qu’elle reçoit. Les résultats montrent également les endroits où des progrès ont été réalisés grâce à des interventions spécifiques, telles que l’amélioration de l’accès au dépistage du cancer du sein dans les communautés éloignées par l’utilisation d’appareils mobiles de mammographie, a indiqué Dre Heather Bryant, vice-présidente de la lutte contre le cancer au Partenariat canadien contre le cancer. Des études comme celle-là visent à déterminer les meilleures pratiques pouvant être adoptées à grande échelle pour améliorer la lutte contre le cancer dans l’ensemble du pays et favoriser des discussions sur la façon de travailler ensemble plus efficacement au profit de toute la population canadienne. »
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Lenore Bromley
Partenariat canadien contre le cancer
(416) 915-9222 poste 5781
À propos du Partenariat canadien contre le cancer
Le Partenariat canadien contre le cancer travaille de concert avec la communauté de la lutte contre le cancer au Canada afin de réduire le fardeau de cette maladie sur la population canadienne. Inspiré et éclairé par les expériences des personnes touchées par le cancer, cet organisme œuvre avec des partenaires afin d’appuyer la prise en charge, par les diverses autorités, des données qui permettront d’optimiser la planification de la lutte contre le cancer et de susciter des améliorations sur le plan de la qualité des pratiques dans l’ensemble du pays. Grâce à un effort soutenu et ciblé à l’égard de tous les aspects de la lutte contre le cancer, cet organisme soutient le travail collectif de la communauté élargie de la lutte contre le cancer en produisant des résultats qui auront un effet à long terme sur la population, soit la réduction de l’incidence du cancer, la diminution de la probabilité de décès par cancer dans la population canadienne et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie.