Répondre aux besoins des survivants du cancer en matière de santé mentale et de retour au travail

Cette analyse examine les défis auxquels les survivants du cancer sont confrontés lorsqu’ils reprennent leur vie quotidienne, y compris leur retour au travail, et elle décrit également les approches utilisées au Canada de même qu’à l’étranger pour améliorer les soins aux survivants

Principales constatations

  • De nombreux survivants du cancer ne reçoivent pas un soutien adéquat pour leurs besoins en matière de santé physique, psychosociale et mentale lors de la transition vers les soins post-traitement.
  • Peu de programmes de survie au cancer offrent un soutien individuel ou de groupe dédié aux défis du retour au travail.
  • Étant donné que les survivants du cancer ont des besoins divers, des approches multimodales, interprofessionnelles et multi-organismes sont nécessaires pour fournir des plans et des programmes de survie au cancer plus efficaces.
  • Les plans de soins aux survivants et les interventions psychosociales doivent être adaptés aux besoins, risques et circonstances individuels.
  • Les survivants, quel que soit leur niveau de risque, peuvent tirer profit d’une sélection à la carte de programmes et de services : d’interventions de faible intensité à des interventions psychosociales dirigées par des professionnels.

Le retour au travail est une étape importante pour les survivants du cancer en âge de travailler. Non seulement l’emploi contribue à atténuer le stress financier qu’ils ont pu subir pendant le traitement, mais il améliore également leur qualité de vie globale.

Au cours de leur transition vers la vie après le cancer et la reprise du travail, les survivants peuvent rencontrer des problèmes de santé physique, psychosociale et mentale. Ils peuvent également avoir besoin d’interventions de soutien pour répondre à des besoins dont la nature, la complexité et la gravité varient. Pourtant, malgré le nombre croissant de recommandations et de lignes directrices concernant ces soins, beaucoup ne reçoivent pas un soutien adéquat. Peu d’entre eux disposent de plans de soins aux survivants et, lorsqu’ils existent, ces plans ne prévoient généralement pas de soutien précis pour les problèmes de retour au travail. En conséquence, les besoins de nombreux survivants restent insatisfaits.

Examen des meilleurs programmes au Canada et à l’étranger

Afin de combler cette lacune dans le continuum des soins liés au cancer, le Partenariat a réalisé une analyse de l’environnement explorant les modèles canadiens et internationaux de soins, de programmes et de services de retour au travail pour les survivants du cancer.

En général, l’analyse a révélé que les programmes de survie au cancer destinés aux survivants en âge de travailler devraient :

  • Adopter une approche plus globale pour définir les besoins des survivants et y répondre
  • Déterminer et soutenir les objectifs et les priorités uniques des survivants afin d’élaborer des plans individualisés de soins aux survivants
  • Créer des parcours de soins à plusieurs niveaux ou stratifiés adaptés aux profils de risque, aux besoins et aux circonstances de chacun (tout en tenant compte des besoins de certains groupes de population, comme les survivants autochtones du cancer)

Approches pour améliorer les plans et programmes de survie au cancer

Si les plans de soins aux survivants peuvent jouer un rôle très important dans la transition après la survie au cancer, leur mise en œuvre effective a donné des résultats mitigés en termes d’amélioration des résultats des patients. En effet, les plans varient considérablement en matière de contenu, de format, de calendrier et de mode de prestation.

Compte tenu de la diversité des besoins des survivants du cancer, les experts soutiennent les approches multimodales, interprofessionnelles et, dans certains cas, multi-organismes des programmes de survie au cancer. Ces programmes peuvent se traduire par une meilleure expérience pour les patients, un respect plus strict des lignes directrices en matière de soins, une augmentation de la fréquentation des services de survie au cancer et une amélioration du bien-être des survivants.

Ces approches peuvent être mises en œuvre par le biais de trois modèles principaux :

  • Programmes de survie au cancer autonomes et multimodaux au sein des centres de cancérologie
  • Programmes et services intégrés dans le système de traitement du cancer
  • Programmes communautaires et régionaux

Il a été démontré que de nombreux survivants présentant un risque psychosocial faible à modéré peuvent tirer profit d’interventions de faible intensité entre pairs, en groupe, par téléphone ou sur Internet. Le counseling en ligne et les applications mobiles peuvent également répondre aux besoins des survivants d’une manière accessible, rentable et pratique.

Prochaines étapes

Le soutien et les orientations en matière de retour au travail devraient faire partie de toute offre de survie au cancer. Les nombreux exemples de programmes de survie au cancer intégratifs et multimodaux présentés dans l’analyse montrent que les survivants, quel que soit leur niveau de risque, peuvent tirer profit d’une sélection à la carte de programmes et de services répondant à leurs besoins uniques. Le soutien par les pairs, le réseautage social, les interventions éducatives et les programmes de loisirs peuvent tous améliorer la santé mentale et le bien-être. Les survivants du cancer ayant des besoins plus importants en matière de santé mentale peuvent nécessiter des interventions psychosociales plus intensives dirigées par des professionnels.

L’accès à ce type de programmes et de services reste un problème. Des approches plus systématiques et universelles pourraient permettre à un plus grand nombre de survivants du cancer d’obtenir le soutien dont ils ont besoin. Les programmes de santé mentale et de retour au travail décrits dans cette analyse, combinés aux commentaires des survivants et des prestataires de soins primaires, peuvent contribuer à l’amélioration des plans et programmes existants.

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