Rapport sur le cancer du poumon et l’équité

Que sont les déterminants sociaux de la santé?

Les déterminants sociaux de la santé influencent fortement les résultats liés au cancer du poumon.

Ces déterminants regroupent « les conditions dans lesquelles les individus naissent, grandissent, travaillent, vivent et vieillissent ainsi que l’ensemble plus vaste des forces et des systèmes qui façonnent les conditions de la vie quotidienne ».

Voici certains déterminants sociaux de la santé d’une personne :

  • Disponibilité des ressources pour répondre à ses besoins quotidiens (par exemple, un hébergement sécuritaire, des marchés alimentaires);
  • Accès à des services de soins de santé de qualité;
  • Accès à des possibilités d’instruction et d’emploi;
  • Traumatisme antérieur ainsi que discrimination et racisme persistants.

Les déterminants sociaux de la santé fournissent un contexte pour expliquer l’interconnexion des facteurs sociaux, économiques et environnementaux qui influencent la santé.

Ces déterminants jouent un rôle dans la manière dont les personnes à faible revenu et celles vivant dans des régions rurales et éloignées sont touchées par le cancer du poumon et dans le parcours qu’elles suivent lorsqu’elles en sont atteintes.


Pourquoi y a-t-il des inégalités en matière de santé?

La population canadienne est généralement en bonne santé. En moyenne, nous vivons relativement longtemps, nous nous sentons en bonne santé et nous avons accès à des soins de qualité élevée. Mais si l’on regarde au-delà des moyennes, il est évident que certaines personnes ne bénéficient pas des mêmes avantages que d’autres et n’ont pas les mêmes chances de rester en bonne santé.

Cette répartition inégale du pouvoir et des ressources a conduit à des différences sur le plan de la santé et du bien-être – également appelées « inégalités en matière de santé ». Les inégalités en matière de santé sont des différences systémiques injustes et injustifiées dans le domaine de la santé, qui peuvent être abolies par des interventions appropriées sur le plan des politiques et des systèmes.

Ces inégalités créent les obstacles suivants, qui nuisent davantage à certaines populations que d’autres :

Obstacles systémiques

  • Le racisme et la discrimination structurels dont sont victimes les Premières Nations, les Inuits et les Métis ainsi que les personnes de couleur expliquent leur méfiance à l’égard du système médical et le manque de services adaptés sur le plan culturel. Ces obstacles peuvent amener ces personnes à tarder à demander des soins ou à refuser les services recommandés.
  • La pandémie de COVID-19 a accru les difficultés relatives à la capacité du système de santé d’offrir des soins aux populations mal desservies, qui sont plus susceptibles que la population générale canadienne de contracter la COVID-19. Cela a amplifié les obstacles systémiques en accroissant les inégalités existantes en matière de santé, telles que l’accès inégal à des soins respectueux de l’identité culturelle.

Obstacles économiques 

  • L’augmentation du revenu d’une personne va de pair avec l’amélioration de son état de santé. Au Canada, certaines populations sont plus susceptibles de toucher un faible revenu, notamment les Premières Nations, les Inuits et les Métis, les immigrants récents, les personnes atteintes d’un handicap et les chefs de famille monoparentale.
  • Les personnes à faible revenu sont touchées par divers facteurs qui les exposent à un risque accru de cancer. Par exemple, les personnes appartenant à des groupes socioéconomiques défavorisés déclarent avoir de la difficulté à prendre rendez-vous avec leur médecin de famille pour des besoins de santé urgents et sont plus susceptibles de déclarer qu’elles n’ont pas vu un fournisseur de soins de santé en 12 mois. Il est possible que les personnes appartenant à ces groupes aient plus de difficulté à obtenir des soins réguliers et uniformes de la part des fournisseurs de soins de santé.

Obstacles géographiques 

  • En raison de la pénurie de médecins et de spécialistes en milieu rural, les personnes vivant dans les régions rurales ont un accès limité aux services de soins de santé et aux options de soins et doivent parcourir des distances plus longues pour consulter un médecin ou recevoir des soins spécialisés. Les coûts financiers ainsi que les répercussions émotionnelles et mentales associés aux déplacements créent des obstacles pour les personnes qui n’ont pas forcément le temps ou les moyens de se déplacer.
  • Les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont particulièrement touchés par ces obstacles, étant donné que quatre d’entre eux sur dix vivent dans des collectivités rurales ou éloignées. En ce qui concerne les Inuits, sept d’entre eux sur dix vivent dans l’Inuit Nunangat, où la plupart des collectivités ne sont accessibles que par avion. Sans un accès régulier à des soins de santé, la santé globale des personnes vivant dans les régions rurales ou éloignées est mise en péril au fil du temps et leurs soins sont retardés, ce qui les expose à un risque accru de cancer.
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