Rapport sur le cancer du poumon et l’équité

Chaque semaine au Canada, 560 personnes se font dire : « Vous êtes atteint d’un cancer du poumon. »

Le cancer du poumon est le cancer le plus souvent diagnostiqué au Canada. Il tue plus de personnes que le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer de la prostate réunis. Malheureusement, certaines personnes au Canada présentent un risque nettement plus élevé de recevoir un diagnostic de cancer du poumon et d’en mourir.


Entrevue avec un patient atteint d’un cancer du poumon

Regardez la vidéo intitulée « A Long Road to Care » [un long cheminement vers les soins]. Lorne, un survivant du cancer du poumon résidant en Alberta, partage son histoire.


Lire la transcription de l’entrevue en français.


Le présent rapport sur le cancer du poumon et l’équité montre que les personnes à faible revenu et celles vivant dans des collectivités rurales et éloignées subissent des inégalités en matière de risque de cancer ainsi que d’accès aux soins et de résultats liés à la maladie. Ces inégalités s’expliquent en grande partie par les écarts observés chez différents groupes en ce qui concerne leur expérience des déterminants sociaux de la santé. Cette réalité crée des obstacles qui touchent certaines populations plus que d’autres :

  • Les personnes à faible revenu et celles vivant dans des collectivités rurales et éloignées sont plus susceptibles de fumer, ce qui accroît l’incidence du cancer du poumon.
  • Les personnes atteintes d’un cancer du poumon dont le revenu est faible sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic à un stade avancé de la maladie, lorsque les traitements curatifs comme l’intervention chirurgicale sont moins utiles.
  • Même lorsque le diagnostic est posé à un stade précoce de la maladie, les personnes à faible revenu sont moins susceptibles de recevoir une intervention chirurgicale curative, ce qui se traduit par un taux plus faible de survie au cancer du poumon.

Les personnes à faible revenu et celles vivant dans des collectivités rurales et éloignées subissent des inégalités en matière de risque de cancer ainsi que d’accès aux soins et de résultats liés à la maladie

Lorsqu’il s’agit d’évaluer le risque de diagnostic de cancer du poumon et de mortalité due à cette maladie auquel une personne est exposée, il ne faut pas se limiter aux facteurs physiologiques et aux comportements individuels. Bien que le risque de cancer que présentent certaines personnes soit attribuable à la biologie et à la génétique (et aux comportements tels que le tabagisme), les soins et les résultats liés au cancer du poumon sont largement influencés par le contexte socioéconomique, qui affecte certaines populations plus que d’autres. Le contexte socioéconomique, qui est à l’origine de 50 % des différences liées à l’état de santé d’une population, peut souvent être déterminé en examinant le revenu familial des personnes et leur lieu de résidence (par exemple, les collectivités urbaines par rapport aux collectivités rurales).

Ce rapport fournit des renseignements concernant deux domaines principaux :

  • Il est axé sur les déterminants sociaux de la santé et leurs conséquences sur le risque de cancer du poumon, ainsi que sur l’accès aux soins et les résultats liés au cancer du poumon pour deux populations : les personnes à faible revenu et les personnes vivant dans des collectivités rurales et éloignées.
  • Il décrit les changements à apporter à l’échelle du système pour réduire ces inégalités.

Nous expliquons en quoi les barrières systémiques exposent certaines personnes à un risque beaucoup plus élevé de cancer et limitent leur capacité à accéder aux soins dont elles ont tant besoin. Pour ces personnes, ces réalités se traduisent par l’obtention de résultats nettement inférieurs. Des changements doivent être apportés aux politiques et aux systèmes, tels que des programmes de dépistage organisé du cancer du poumon qui respectent l’identité culturelle, afin de réduire les inégalités et de fournir de meilleurs soins à toutes les personnes vivant au Canada.

Utilisation de la terminologie dans ce rapport

  • Lorsque nous parlons de revenu, nous sommes conscients qu’il s’agit d’une dimension du statut socioéconomique (SSE), qui fait référence aux facteurs qui déterminent l’avantage social relatif d’une personne. Le SSE joue un rôle dans l’accès d’une personne ou d’un groupe aux ressources (par exemple, logement, scolarisation, alimentation), aux privilèges, au pouvoir et au contrôle au sein de la société.
  • Lorsque nous employons l’expression « régions rurales et éloignées », nous le faisons en sachant que l’accès aux services de soins de santé, aux établissements d’enseignement et aux services gouvernementaux peut être plus limité dans ces zones. Ces facteurs et d’autres facteurs sociaux, économiques et environnementaux sont interconnectés et contribuent à la santé et au bien-être d’une personne.

Nouvelles données pour un tableau plus complet

Pour la première fois, nous disposons de données pour examiner l’ampleur des inégalités liées au cancer du poumon auxquelles font face les personnes à faible revenu et celles vivant dans les régions rurales et éloignées. Nous avons pu utiliser l’Environnement de couplage de données sociales (ECDS) de Statistique Canada pour relier les données du registre des patients atteints de cancer à des bases de données telles que les dossiers de l’impôt sur le revenu. Ce rapport n’est qu’un premier pas vers la collecte de données plus complètes sur les répercussions d’un large éventail de facteurs – tels que l’identité des Premières Nations, des Inuits et des Métis, le statut d’immigration, la race et l’origine ethnique – sur l’accès aux soins et les résultats liés au cancer pour les personnes vivant au Canada.