Rapport sur le cancer du poumon et l’équité

Détecter et traiter le cancer du poumon

Les personnes chez qui le cancer du poumon est détecté à un stade précoce ont de meilleures chances de se rétablir que celles qui reçoivent un diagnostic de la maladie à un stade avancé. Toutefois, au Canada, les personnes atteintes d’un cancer du poumon sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de la maladie à un stade avancé (stade III ou IV) que les personnes atteintes d’un cancer du sein, d’un cancer de la prostate ou d’un cancer colorectal.

Source des données : Statistique Canada, Registre canadien du cancer (2012-2016)

Le cancer du poumon peut causer peu de symptômes pendant des mois, voire des années. Le dépistage chez les personnes présentant un risque élevé (fondé, par exemple, sur des facteurs tels que l’âge et les antécédents de tabagisme) peut aider à détecter la maladie à un stade précoce, avant l’apparition des symptômes, lorsque les chances de guérison et de survie sont plus élevées.

Des programmes provinciaux ou territoriaux de dépistage organisé du cancer du poumon n’ont pas encore été mis en place au Canada.

Lorsque des symptômes apparaissent, ils peuvent être généraux, ce qui complique la détection et le diagnostic à un stade précoce. Il existe également des obstacles souvent complexes et pluridimensionnels, qui expliquent pourquoi certaines personnes tardent à consulter un fournisseur de soins de santé et à obtenir un diagnostic de cancer du poumon.


À quoi ressemble l’iniquité?

Stade au moment du diagnostic

Les personnes atteintes d’un cancer du poumon sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de la maladie à un stade avancé si elles touchent un faible revenu.

La survie au cancer est fortement liée au stade de la maladie au moment du diagnostic. Malheureusement, les recherches semblent indiquer que les personnes à faible revenu sont moins susceptibles de faire l’objet d’un dépistage et d’une évaluation précoces de leurs symptômes, ce qui explique pourquoi la maladie est diagnostiquée à un stade plus avancé.

Cette inégalité fondée sur le revenu est principalement attribuable à des facteurs qui échappent au contrôle d’un individu. Par exemple, les personnes à faible revenu peuvent vivre et travailler dans des environnements qui les exposent à un risque accru de cancer et se heurter à des obstacles pour accéder à des services de dépistage, de diagnostic et de traitement du cancer de qualité élevée (par exemple, difficulté à prendre des rendez-vous, emploi plus précaire ou moins flexible, mauvaise expérience avec les fournisseurs de soins de santé).

Les personnes atteintes d’un cancer du poumon sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de la maladie à un stade avancé si elles touchent un faible revenu.Source des données : Statistique Canada, Registre canadien du cancer (2013-2015) couplé au Fichier T1 sur les familles

La proportion de cas de cancer du poumon diagnostiqués à un stade avancé est semblable chez les personnes vivant dans les collectivités urbaines et celles vivant dans les collectivités rurales : elle est de 70 % dans les deux cas. Bien que ce constat soit positif, les collectivités rurales et éloignées font face à de nombreux défis sociaux et économiques qui compliquent l’accès aux services de diagnostic et de traitement du cancer.


Accès au traitement

La détection précoce offre davantage d’options thérapeutiques, y compris le traitement le plus efficace, soit l’ablation chirurgicale de la tumeur. L’ablation chirurgicale est le pilier du traitement du cancer du poumon de stade I ou II, car elle augmente les chances de survie et peut être curative.

Les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon non à petites cellules de stade I ou II et qui ont le niveau de revenu le plus élevé sont plus susceptibles de faire l’objet d’une intervention chirurgicale curative que les patients ayant le niveau de revenu le plus faible.

Le revenu peut engendrer des difficultés d’accès aux traitements et aux soins. Par exemple :

Les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon non à petites cellules de stade I ou II et qui ont le niveau de revenu le plus élevé sont plus susceptibles de faire l’objet d’une intervention chirurgicale curative que les patients ayant le niveau de revenu le plus faible.
Source des données : Registre canadien du cancer (2012-2014) couplé au Fichier T1 sur les familles et à la Base de données sur les congés des patients

  • Les personnes à faible revenu qui souhaitent recevoir une intervention chirurgicale peuvent être confrontées à un plus grand nombre d’obstacles en raison d’un emploi plus précaire ou moins flexible. Il est possible qu’elles ne puissent pas s’absenter du travail, payer les frais de déplacement vers un centre de traitement ou assumer les coûts du traitement.
  • La comorbidité est fréquente chez les personnes atteintes de cancer, mais il n’existe pas de large consensus sur la prise en charge du cancer et des affections comorbides. Les données probantes semblent indiquer que le traitement de certains patients atteints de cancer et d’une affection comorbide est parfois modifié inutilement, ce qui peut les empêcher de recevoir des soins optimaux. La prévalence des affections comorbides est plus élevée chez les personnes à faible revenu que chez celles touchant un revenu élevé. Par conséquent, les personnes à faible revenu peuvent être moins susceptibles de recevoir un traitement curatif.
  • Une petite proportion de patients peut refuser le traitement recommandé. Bien qu’aucune étude approfondie n’ait été menée sur les raisons d’un tel refus, certaines mesures de soutien peuvent aider les patients à dissiper leur incertitude quant aux résultats en matière de santé et à faire un choix éclairé. Ces mesures de soutien comprennent la qualité des renseignements fournis aux patients au sujet des attentes à l’égard du traitement et l’établissement d’une relation de confiance entre le médecin et le patient.

Le taux de chirurgie curative chez les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon non à petites cellules de stade I ou II est semblable qu’elles vivent dans des régions rurales ou urbaines.

Bien que les proportions puissent être similaires, l’expérience du cancer vécue par les personnes vivant dans les régions rurales peut différer considérablement de celle vécue par les personnes vivant en milieu urbain. En raison de nombreux obstacles, l’expérience du cancer du poumon et l’accès aux soins sont plus complexes pour les personnes vivant en milieu rural.


Source des données : Registre canadien du cancer (2012-2014) couplé au Fichier T1 sur les familles et à la Base de données sur les congés des patients