Parcours de dépistage par test de détection du VPH et de suivi

Invitations et rappels

mains les unes sur les autresÀ retenir : répondre aux besoins de la population

Les invitations au dépistage primaire par test de détection du VPH devraient être adaptées pour répondre aux besoins de la population concernée et inclure des ressources favorisant l’éducation des participantes ainsi qu’une prise de décision éclairée.

Bien que le recrutement opportuniste puisse être courant dans le cadre du dépistage primaire du cancer du col de l’utérus basé sur la cytologie, le dépistage primaire par test de détection du VPH offre aux territoires de compétence la possibilité d’envisager une démarche coordonnée d’envoi des invitations qui pourrait être gérée dans le contexte d’un programme organisé de dépistage du cancer du col de l’utérus. Les tableaux 1 et 2 ci-dessous présentent les différentes stratégies pouvant être adoptées pour inviter les participantes au dépistage primaire par test de détection du VPH, à savoir les stratégies d’adhésion, d’abstention et communautaires, chacune d’entre elles devant être pondérée en fonction des besoins particuliers de chaque groupe desservi.

Tableau 1 : Stratégies d’adhésion et d’abstention 

Stratégie Invitations pour le test de détection du VPH en clinique Envoi direct par la poste du test de détection du VPH  
Stratégies d’adhésion Les participantes sont invitées à prendre rendez-vous avec leur FSP pour un examen du col de l’utérus et soit un prélèvement d’échantillon pour le test de détection du VPH en clinique, soit un autoprélèvement.
Un recrutement opportuniste peut se produire lorsqu’une femme consulte son FSP pour d’autres problèmes de santé, qu’elle est admissible et que la date de son dépistage est arrivée.
Les participantes demandent des trousses de test, généralement après avoir reçu une invitation au dépistage décrivant les différentes options en matière de prélèvement1.
Cette démarche est plus rentable que les stratégies d’abstention, les trousses n’étant envoyées qu’aux femmes qui en ont fait la demande et étant donc moins susceptibles d’être gaspillées.
Stratégies d’abstention   Les participantes sont informées d’un lieu, d’une date et d’une heure pour effectuer un test de dépistage, dans le cadre du programme de dépistage ou d’une invitation envoyée à un FSS. Elles se voient ensuite offrir la possibilité de modifier, si nécessaire, la date et l’heure de leur rendez-vous, ou de s’abstenir.
La Finlande a constaté que l’inclusion de ces renseignements augmentait la participation de 6,6 à 9,4 %1.
Le programme de dépistage envoie automatiquement des trousses de test aux participantes, conjointement avec leur lettre d’invitation. On touche ainsi un plus grand nombre de femmes que dans le cadre d’une stratégie d’adhésion, en particulier celles qui appartiennent à des groupes qui ne font pas, ou pas assez souvent, l’objet d’un dépistage1. Cependant, cette stratégie est plus coûteuse qu’une stratégie d’adhésion, les trousses étant envoyées à toutes les participantes admissibles. Une telle démarche pourrait également être à l’origine du non-retour ou de la non-utilisation d’un grand nombre de trousses1.
Les participantes qui choisissent de ne pas effectuer l’autoprélèvement à domicile devraient être invitées à un dépistage en personne (si les ressources du programme le permettent).
En offrant la possibilité aux participantes de faire effectuer le prélèvement par un clinicien, on élimine des obstacles, certaines femmes pouvant choisir de s’abstenir parce qu’elles n’ont pas confiance dans l’autoprélèvement.

Tableau 2 : Stratégies communautaires

Stratégie Description
Stratégies communautaires Une conversation avec un fournisseur de services de santé ou communautaires dans une clinique de santé sans rendez-vous, ainsi que des invitations transmises par l’intermédiaire d’un centre d’amitié autochtone ou d’un salon généraliste sur le bien-être ou la santé, pourraient s’avérer utiles pour les femmes appartenant à certains groupes de population2.
Certaines participantes pourraient préférer récupérer les trousses d’autoprélèvement de manière anonyme pour protéger la confidentialité de la démarche et éviter la stigmatisation.
Exemple : Un centre communautaire pourrait offrir une journée de la santé ou du bien-être, dans le cadre de laquelle les clientes pourraient effectuer un dépistage primaire par test de détection du VPH et discuter avec un fournisseur de services du bien-être en général.


écouvillon de prélèvement et maisonRecommandation : Les stratégies visant à inviter les femmes admissibles à participer au dépistage primaire par test de détection du VPH devraient s’appuyer sur des activités de mobilisation communautaires ou publiques.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • La mobilisation des populations en quête d’équité et le dialogue avec elles s’avèrent essentiels lors de l’élaboration et de la sélection des approches en matière d’invitations visant à accroître la participation au dépistage.
  • Il conviendrait d’adopter une approche adaptée à la réalité culturelle en matière de mobilisation des collectivités et des organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, afin de comprendre quelles sont les méthodes d’invitation que ces groupes privilégient, sachant qu’il est possible qu’il n’y ait pas de démarche unique d’invitation ou de prélèvement préférée.
  • Les territoires de compétence devraient tenir compte de l’influence des saisons et de l’incidence que cela pourrait avoir sur la participation au dépistage. Il sera important de concentrer les efforts de recrutement sur les périodes durant lesquelles les femmes sont le plus aptes à participer au dépistage.
    • Il est également possible d’envisager une campagne de dépistage éclair, dans le cadre de laquelle certains horaires sont intégralement consacrés au dépistage en clinique en vue de maximiser le nombre de participantes.
    • Le dépistage mobile, là où il existe, pourrait présenter une bonne occasion de joindre les femmes au sein même de leur communauté.
  • Une combinaison de différentes options d’invitation aidera à rencontrer les femmes à l’endroit et au moment où elles sont prêtes à faire l’objet d’un dépistage.

Recommandation : Envisager une approche mixte pour l’envoi des invitations au dépistage (courriels, messages textes, lettres d’approche directe, appels téléphoniques, etc.) en vue de maximiser la participation, tout en équilibrant efficacité et considérations budgétaires.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Une approche mixte s’appuyant sur l’envoi de lettres par la poste et sur des appels téléphoniques manuels, bien qu’efficace, pourrait également s’avérer coûteuse1,3. Les appels automatiques, les courriels ou les messages textes présentent un meilleur rapport coût-efficacité, tandis que les appels manuels, offrant une expérience plus personnalisée, se sont avérés les plus efficaces3.
    • Lorsqu’on laisse un message d’invitation téléphonique sur la boîte vocale d’une participante ou qu’on lui adresse une lettre d’invitation, des processus devraient être en place pour protéger sa vie privée1,2,3.

Recommandation : Mettre en place une stratégie de rappels pour les invitations au dépistage et encourager les FSP à promouvoir la participation au dépistage auprès de leurs patientes admissibles lors des rendez-vous réguliers.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • En Finlande, le recours à des rappels a permis une augmentation de la participation de 8 %, aussi bien au sein de la population générale que parmi les groupes en quête d’équité1,4, l’Australie ayant, de son côté, enregistré une augmentation de 10 % de la participation au sein de la population générale1.
  • La fréquence des rappels devrait être définie en tenant compte des risques, des préférences, des valeurs et des antécédents de dépistage des femmes.

patiente et médecinInviter des femmes n’ayant pas de FSP attitré à un dépistage du cancer du col de l’utérus

L’autoprélèvement d’un échantillon pour le test de détection du VPH pourrait offrir aux femmes admissibles au dépistage du cancer du col de l’utérus qui n’ont pas accès à un FSP, c’est-à-dire qui n’ont pas de FSP attitré, l’occasion de participer au dépistage. Quelle que soit la démarche de prélèvement de l’échantillon (par un clinicien ou par autoprélèvement), les territoires de compétence devraient déterminer comment joindre ces participantes lors de l’élaboration des méthodes qu’ils utiliseront pour envoyer les invitations, tout en s’assurant que les femmes qui n’ont pas déjà accès à un FSP pourront être mises en relation avec l’un d’entre eux en vue de la prise en charge des soins de suivi.

  1. Partenariat canadien contre le cancer. (2021). Analyse de l’environnement sur le dépistage primaire par détection du VPH et le suivi des résultats anormaux. [Consulté le 19 janvier 2022]. Disponible à l’adresse : https://stg.partnershipagainstcancer.ca/fr/topics/hpv-primary-screening-environmental-scan/.
  2. Access Alliance. (2022). Critical discussion report: Reducing inequities in cervical cancer screening among newcomer women via VPH self-sampling.
  3. Lofters, A. et Kiran, T. A tool for healthcare professionals: Improving cancer screening rates in your practice and reducing related disparities. Disponible à l’adresse (en anglais seulement) : https://maphealth.ca/wp-content/uploads/2019/11/MAP-toolkit-for-health-care-professionals-Improving-cancer-screening-rates-in-your-practice-and-reducing-related-disparities.pdf.
  4. Karjalainen, L., Anttila, A., Nieminen, P. et coll. Self-sampling in cervical cancer screening: Comparison of a brush-based and a lavage-based cervicovaginal self-sampling device. BMC Cancer.