Situation actuelle en matière de TRA dans le contexte du dépistage du cancer du sein au Canada
Apprenez-en plus sur ce que les tendances en matière de taux de rappel pour anomalie (TRA) disent sur la qualité et sur l’efficacité du dépistage du cancer du sein au Canada
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les Canadiennes. Grâce aux progrès du dépistage par mammographie et des traitements, les personnes atteintes d’un cancer du sein présentent les meilleurs résultats, sur le plan de la survie, parmi toutes celles ayant contracté un cancer. Aujourd’hui, 88 % des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein demeureront en vie pendant au moins cinq ans après la date du diagnostic.
Un diagnostic de cancer du sein débute souvent par une mammographie interprétée comme étant anormale et devant donner lieu à des examens de suivi. En matière de dépistage du cancer du sein, le taux de rappel pour anomalie (TRA) est le pourcentage de mammographies interprétées comme anormales. Il s’agit d’un important indicateur de la qualité d’un programme de dépistage. Si le TRA est trop faible, il y a un risque que certains cancers ne soient pas détectés; en revanche, s’il est trop élevé, comme c’est le cas actuellement au Canada, on pourrait demander à des personnes, dont on s’apercevra finalement qu’elles n’ont pas de cancer, de passer des examens inutiles.
Le Canada atteint-il les cibles qu’il s’est fixées en matière de TRA?
Non. Les personnes devant passer des examens de suivi sont trop nombreuses. Depuis plus d’une décennie, les TRA canadiens sont supérieurs aux cibles nationales :
Les TRA varient, selon les provinces et les territoires, mais la plupart des programmes de dépistage organisé du cancer du sein présentent des TRA supérieurs aux cibles nationales. Entre 2008 et 2012, les TRA pour les dépistages subséquents sont passés de 6,1 à 7,4 %. En 2017, ils atteignaient 7,8 %. Des augmentations similaires ont également été observées pour les TRA relatifs aux dépistages initiaux.
En dépit de cette hausse des TRA, les taux de détection de cancers (TDC) sont restés stables. On a également assisté à une diminution des valeurs prédictives positives (VPP), qui mesurent la probabilité qu’une personne, rappelée pour des examens supplémentaires, ait effectivement un cancer.
Au Canada, des TRA élevés, des TDC stables et des VPP faibles signifient que les programmes de dépistage du cancer du sein orientent un plus grand nombre de personnes vers des examens de suivi, sans pour autant détecter plus de cancers. Ces examens de suivi constituent une importante source de stress et peuvent nuire au bien-être physique et psychologique de la personne qui les subit. Ils ont également des répercussions sur le système de santé, mobilisant des ressources, au détriment d’autres personnes qui pourraient véritablement avoir besoin de ces examens.
Taux de rappel pour anomalie pour les dépistages subséquents, par province ou par territoire
Les TRA, aussi bien pour les dépistages initiaux que pour les dépistages subséquents, sont élevés depuis 2013.
Au Canada, le TRA pour les dépistages subséquents était de 7,6 % en 2013-2014 et de 7,8 % en 2017.
Description textuelle
Quel est l’effet d’une réduction des TRA?
Si l’on réussissait à abaisser les TRA pour les dépistages subséquents à 6 % d’ici 2029, le Canada pourrait éviter :
- 310 000 mammographies diagnostiques;
- 250 000 échographies;
- 46 000 biopsies.
Au total, 110 millions de dollars en examens de suivi inutiles pourraient être consacrés à d’autres domaines en ayant besoin.
TRA dans le monde
Les TRA pour le dépistage du cancer du sein sont plus élevés au Canada qu’en Australie et que dans la plupart des programmes de dépistage européens. Le TDC du Canada est comparable à celui de l’Europe et inférieur à celui de l’Australie
Comparaison internationale des taux de rappel pour anomalie (TRA)
Comparaison internationale des TRA dans le dépistage du cancer du sein, pour les dépistages initiaux et subséquents
Comparaison internationale des taux de détection de cancers (TDC)
Comparaison internationale des TDC pour 1 000 dépistages du cancer du sein, pour les dépistages initiaux et subséquents
Lignes directrices internationales en matière de TRA
Les lignes directrices en matière de TRA cibles acceptables varient d’un pays à l’autre. La cible canadienne en matière de TRA se situe dans la fourchette des cibles établies dans d’autres pays dotés de systèmes de santé et de programmes de dépistage comparables.
Lignes directrices | Dépistage initial | Dépistage subséquent |
---|---|---|
TRA national canadien cible | < 10 % | < 5 % |
Cible en matière de taux de rappel énoncée dans les European Guidelines for Quality Assurance in Breast Cancer Screening and Diagnosis | < 7 % (acceptable) < 5 % (souhaitable) |
< 5 % (acceptable) < 3 % (souhaitable) |
Cible en matière de taux d’orientation pour une évaluation du National Health Service Breast Screening Programme du Royaume-Uni | < 10 % (acceptable) < 7 % (réalisable) |
< 7 % (acceptable) < 5 % (réalisable) |
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