Les communautés, organisations et gouvernements des Premières Nations, des Inuits et des Métis peuvent-ils identifier leurs citoyens dans les bases de données fédérales, provinciales et territoriales sur la santé et le cancer afin de mesurer ce qui compte pour eux?

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Pourquoi cet indicateur est-il important pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis?

Pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis, ce qui est mesuré est important1. Disposer de données sur l’accès aux services et le fardeau de la maladie, par exemple, est essentiel pour documenter les besoins et guider les services de santé et la planification des programmes, ainsi que l’élaboration de propositions pour les investissements nécessaires dans l’infrastructure des soins de santé.

Ces renseignements importants peuvent également servir à orienter les programmes de prévention, à caractériser le fardeau de la maladie et des cancers rares, à soutenir les programmes de dépistage, et à déterminer les facteurs de risque environnementaux et propres aux peuples autochtones.Les données d’identification fondées sur les particularités de chaque communauté sont nécessaires pour comprendre la situation des Premières Nations, des Inuits et des Métis en matière de soins contre le cancer en ce qui concerne l’accès, la qualité, les expériences et les résultats. Elles peuvent permettre d’améliorer le système pour offrir de meilleurs soins et optimiser les résultats.

Toutefois, il est important que ces processus qui permettent d’identifier des citoyens autochtones au sein des systèmes traditionnels s’inscrivent dans un contexte de campagnes d’information et de sensibilisation des patients, ainsi que dans le cadre de processus de collecte de données sécurisants sur le plan culturel.

Par ailleurs, conformément aux principes de souveraineté et de gouvernance des données, ces données, quels que soient le lieu et le mode de collecte, doivent être accessibles aux gouvernements, communautés et organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et protégées contre toute utilisation abusive par d’autres.

Quelle incidence cela a-t-il sur les soins et les résultats?

L’identification de données propres aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis peut guider les interventions de ces peuples pour améliorer l’équité en matière de soins contre le cancer en ce qui concerne l’accès, la qualité, les expériences et les résultats.

Il est nécessaire de mettre en place des processus de collecte systématique de données sur l’identité des Premières Nations, des Inuits et des Métis, selon des modalités sécurisantes sur le plan culturel, ainsi que des accords d’échange des données afin que les gouvernements autochtones puissent accéder à ces données et les utiliser pour répondre à des priorités de santé qu’ils auront eux-mêmes déterminées.

Les données d’identification des Premières Nations, des Inuits et des Métis peuvent également mettre en évidence certaines inégalités découlant du racisme, des préjugés et de la discrimination, et servir à instaurer des mesures visant à corriger ces inégalités.

Vers l’équité en santé

Les gouvernements et les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis peuvent accéder aux données et les utiliser pour comprendre et répondre aux besoins non satisfaits en matière de santé et planifier en vue des priorités qu’ils définissent.

Les données propres aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis permettront de recenser et de suivre les inégalités en santé qui peuvent résulter du racisme et de la discrimination systémiques. Elles pourront servir de base aux stratégies de lutte contre le racisme.

La mesure des inégalités est une première étape essentielle pour réduire ces écarts.

Ce que cela signifierait pour les personnes vivant au Canada

Toutes les personnes vivant au Canada jouiraient d’un accès équitable à des soins de qualité contre le cancer.

  1. Rodriguez-Lonebear, D. Building a data revolution in Indian country, 2016. Kukutai, T. et Taylor, J. (eds.), Indigenous data sovereignty: Toward an agenda, Canberra, Australia, Australian National University Press, p. 253-272. Identificateur d’objet numérique : https://doi.org/10.22459/CAEPR38.11.2016.14 (en anglais seulement).