Avez-vous pu accéder aux soins et aux ressources dans la langue de votre choix?

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Contexte

Plus de 70 langues différentes sont parlées au sein des communautés inuites, métisses et des Premières Nations au Canada. Le cri, l’inuktitut, l’ojibwé, l’oji-cri et le michif sont les langues les plus parlées1.

Plus de soixante pour cent (60 %) des aînés inuits âgés de 65 ans et plus déclarent une langue inuite comme langue maternelle. De même, un pourcentage élevé (35 %) d’aînés des Premières Nations conversent dans leur langue maternelle.

Pour les Inuits, la Loi sur les langues officielles du Nunavut2 reconnaît l’inuktitut et l’inuinnaqtun comme langues officielles du territoire. Aux Territoires du Nord-Ouest, 11 langues autochtones sont utilisées au quotidien. Pour les Métis, le michif est la langue de prédilection de nombreux aînés.

Certains patients, en particulier les personnes âgées qui souhaitent recevoir des soins et des traitements, peuvent se sentir plus à l’aise dans leur langue maternelle et avoir besoin de services de traduction.

Pourquoi cet indicateur est-il important pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis?

Les communautés inuites, métisses et des Premières Nations sont confrontées à des obstacles en matière de soins parce que leur langue maternelle n’est pas l’une des deux langues officielles (l’anglais ou le français)3.

Les personnes confrontées à la barrière de la langue risquent de recevoir des soins de mauvaise qualité et d’être plus exposées à des erreurs médicales, à des examens inutiles et à des effets indésirables liés au traitement3.

L’utilisation des langues des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans un cadre médical peut créer un environnement plus accueillant pour les patients, améliorer leur sentiment de confort et de sécurisation culturelle et les encourager à revenir pour des soins de suivi.

Quelle incidence cela a-t-il sur les soins et les résultats?

Il est extrêmement difficile, pour un patient dont l’anglais ou le français n’est pas la langue maternelle, de comprendre le diagnostic et le traitement du cancer et de s’orienter dans le système de soins en cancérologie.

Les barrières linguistiques peuvent nuire à l’accès aux soins, à la confidentialité et au consentement des patients, à leur compréhension et à leur capacité à suivre leur plan de traitement, ainsi qu’à la qualité des soins4.

L’incompréhension et la mauvaise communication peuvent constituer un risque pour la sécurité des patients, car elles peuvent conduire à des erreurs diagnostiques et médicales telles que la prescription inappropriée de médicaments4.

Outre les barrières linguistiques, il est essentiel de veiller à ce que la terminologie médicale soit communiquée dans un langage clair et simple.

Au-delà de la sécurité des patients, la prestation de soins sécurisants sur le plan culturel est également un aspect important pour offrir des soins de qualité.

Les langues et la culture des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont indissociables. Ensemble, elles influencent les croyances en matière de santé et de bien-être, les comportements favorables à la santé, la manière dont les personnes s’occupent de leur santé et les schémas de communication.

La compréhension et le respect de ces diverses visions du monde constituent la pierre angulaire des soins adaptés sur le plan culturel.

Vers l’équité en santé

L’équité en santé est assurée si chacun a une chance égale d’atteindre son plein potentiel sur le plan de la santé. La réduction des obstacles et des différences évitables dans les soins y contribue.

Les efforts déployés pour surmonter les barrières linguistiques et fournir des soins sécurisants sur le plan culturel peuvent améliorer l’accès aux soins de santé, la qualité des soins, les droits des patients, la satisfaction des patients et des prestataires de soins, et surtout, les résultats sur la santé des patients.

Ce que cela signifierait pour les personnes vivant au Canada

L’universalité des soins de santé est une valeur profondément ancrée au Canada. Cependant, en raison des barrières linguistiques, tout le monde au pays n’est pas en mesure d’accéder à ce système de soins et d’en tirer profit.

La situation s’améliorera lorsque les patients inuits, métis et des Premières Nations qui parlent leur langue ancestrale pourront accéder à des soins de qualité et sécurisants dans la langue de leur choix.

  1. Statistique Canada. (2017). Recensement en bref : Les langues autochtones des Premières Nations, des Métis et des Inuits. https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/as-sa/98-200-x/2016022/98-200-x2016022-fra.cfm
  2. Bureau du commissaire aux langues du Nunavut. Rapport annuel 2015-2106.
    https://langcom.nu.ca/sites/langcom.nu.ca/files/OLCN AnnualReport_15-16_REV05.pdf
  3. Bowens, S. (2001). Barrières linguistiques dans l’accès aux soins de santé. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/systeme-soins-sante/rapports-publications/accessibilite-soins-sante/barrieres-linguistiques.html
  4. Bureau du Commissaire aux langues du Nunavut. (2015). « Si vous ne pouvez pas communiquer avec votre patient, votre patient n’est pas en sécurité » : https://langcom.nu.ca/sites/langcom.nu.ca/files/QGH%20-%20Final%20Report%20FR.pdf